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Les incunables : aperçu historique et identification

On appelle incunables les premiers livres imprimés par procédé typographique de 1450-1451 à 1500 ou 1501 selon les sources, nom provenant du mot latin « incunabula » qui signifie « berceau » (de l’imprimerie à caractères mobiles). Les formes des livres évoluent lentement et c’est plutôt autour des années 1530 que les livres s’émancipent enfin des formes médiévales héritées des manuscrits.

Incunabula fut utilisé pour la première fois dans le domaine du livre imprimé par Bernhard Von Mallinckrodt (1591-1664) doyen du chapitre de la cathédrale de Munster, dans un écrit publié en 1640 à Cologne. Ceci dans le contexte de la commémoration du 200° anniversaire de l’invention de l’imprimerie. Il démontre la légitimité de la candidature de Mayence et le rôle de Fust. Il a fixé durablement le périmètre chronologique de l’objet « ante annum secularem 1500 » en recourant au terme d’incunabula. Il fut repris en 1688 dans un catalogue répertoriant les premiers ouvrages imprimés, publié à Amsterdam par Beughem : « Incunabula typographiæ ».

Bibliothèque André Desguine, Archives départementales des Hauts-de-Seine
Incunable A37, Incipit. Bibliothèque André Desguine

Au début de l’imprimerie, le livre ouvert ne dévoile pas immédiatement son origine géographique. En effet, la page de titre s’élabore lentement et ne s’impose réellement qu’à la fin du XVème siècle.

La première page de texte ne commence qu’au verso d’une feuille laissée blanche. Le texte débute par le mot latin incipit (ici commence) suivi du titre et parfois de l’auteur et se termine par l’explicit (ici finit). Celui-ci peut être suivi du colophon, d’un mot grec signifiant « achèvement », formule énonçant le nom de l’auteur et le titre, précisent l’adresse bibliographique : lieu, imprimeur, date.








Un autre élément d’identification figure aussi à la fin du texte ; il s’agit de la marque d’imprimeur qui de ce fait appose sa signature pour individualiser sa production. Cette marque est gravée sur un bois, imprimée et souvent devient un élément décoratif et publicitaire. Parfois celle-ci s’accompagne d’une devise. Si le libraire est différent de l’imprimeur, alors la marque du libraire sera sur la page de titre et celle de l’imprimeur au colophon.

Marque d'imprimeur
Marque d'imprimeur, collection privée

Peu à peu, ces éléments migreront en tête de l’ouvrage, sur le recto de la première page laissée blanche. Il s’agit d’abord du titre seul, une ou deux lignes, qui par la suite s’étirent parfois en réelle table de sommaire. Si un de ces éléments manque, on peut définir un incunable par l’étude de ses caractères typographiques qui permet ainsi, dans la plupart des cas d’identifier l’atelier d’où il est issu.


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